En Turquie, le cinéma a une longue histoire derrière lui. Il est apparu dans la capitale Istanbul dès la fin du XIXème siècle et s’est développé dans les années 1920, animé par des gens qui venaient dans leur majorité du théâtre. Puis, entre 1950 et 1975, ce cinéma connaît un âge d’or. Ouvert à tous les genres, il devient une industrie prospère, touchant un vaste public et profitant de moyens accrus. Des studios voient le jour comme ceux de Yesilçam, du nom d’une rue d’Istanbul où la majorité des producteurs avaient leurs sièges, devenus le symbole du cinéma commercial turc. Le rayonnement de ce cinéma, par ailleurs de qualité plutôt médiocre, atteint son apogée entre 1963 et 1975, période fertile illustrée par la fondation de la cinémathèque turque et par le développement du festival d’Istambul.

En 1980 après le coup d’État militaire, une politique de censure plus sévère est instaurée dans le cinéma turc. La production de films à caractère érotique est ralentie mais les Turcs continent de les visionner en louant des cassettes VHS, des VCDs et des DVDs. La pression de la censure incite également à dépolitiser le cinéma, et cela entraîne curieusement la création d’un cinéma engagé.
L’apparition des VHS et la démocratisation de la télévision porte alors un coup à l’industrie du cinéma en Turquie. Le nombre de ventes annuelles de billets est passé d’un sommet de 90 millions de billets en 1966 à 56 millions de billets en 1984, et seulement 11 millions en 1990. En conséquence, le nombre de cinémas sur le territoire est passé d’environ 2 000 en 1966 à 854 en 1984 et 290 en 1990.

La situation s’améliore au milieu des années 1990, et pendant l’année 2000 plus de 20 millions d’entrées sont vendues dans tout le pays qui disposait alors de 500 salles. Actuellement, les films turcs attirent des millions de téléspectateurs et figurent régulièrement en tête des listes de superproductions, dépassant souvent les films étrangers au box-office local. Les budgets ont d’ailleurs considérablement augmentés après 2010 et un engouement croissant autour des séries turques. L’industrie se globalise en profitant de la popularité des acteurs à l’étranger.

Aujourd’hui, le cinéma turc devient de plus en plus connu à l’international avec de nombreuses productions de films qui reçoivent souvent des récompenses dans les festivals internationaux. Le cinéma turc continue de se distinguer et le pays a mis également en place sur le territoire des festivals comme le Festival International du Film d’Istanbul ou le Festival du film d’Antalya.