ON MOVE MAGAZINE: Qui est Sylvain AGBRE et que représente-t-il dans le cinéma en Côte d’Ivoire ?
Je suis un jeune entrepreneur ivoirien, né le jour de l’indépendance de mon pays. Je suis âgé de 47 ans, de nationalité ivoirienne. Marié et père de 3 enfants. Je porte plusieurs casquettes.
1/ Je suis employé au sein de la société Majestic One, le seul exploitant de salle de cinéma en CI. J’y occupe le poste de Directeur D’exploitation, et j’ai en charge la gestion de 4 sites de cinémas pour un total de six (6) écrans au niveau d’Abidjan pour l’instant car d’autres salles sont en cours d’implantation par Majestic sur Abidjan et bientôt à l’intérieur du pays.
2/ Je suis également fondateur de la structure African Dream Distribution, une société spécialisée dans la production audio-visuelle qui embauche et forme plusieurs jeunes au métier de l’exploitation et qui a à son actif plusieurs films produit de 2009 à 2021. Je citerai entre autres ‘’ les long métrages Virus 1, Virus 2 ‘’, un film de sensibilisation aux
problèmes de litiges fonciers financé par l’AFOR et plusieurs autres projets en cours.
3/ Je suis coproducteur de la série ‘’ Les Larmes de l’Amour ‘’, une série de 106 épisodes de 26 mn diffusé sur A+ qui a remporté un grand succès local et sur le continent africain avec quatre (4) trophées au festival Zaffa au Nigéria en 2020. Elle a été diffusé sur la chaine A+ et visionnée dans plus de trente-cinq (35 ) pays africains.
4/ Je souhaite apporter ma modeste contribution au développement et au rayonnement du cinéma en CI et en Afrique avec la production d’œuvres de qualité avec des sujets propres aux réalités africaines capable de concurrencer les productions internationales.
ON MOVE MAGAZINE: Parlez-nous des larmes de l’amour et d’African dream distribution.
Au lendemain de notre mariage le 06-12-2008 nous nous sommes promis d’écrire une série que nous avons intitulé Les Larmes de l’amour. Nous avons pensé cette série il y’a 10 ans de cela. Brigitte et moi avons décidé de lui donner un genre qui s’apparente au télénovelas étrangères diffusées sur nos chaines nationales mais tout respectant nos valeurs culturelles africaines et notre vécu quotidien.
Notre constat était que plusieurs séries originaires de l’Amérique latine avaient envahis notre espace de diffusion. Notre public ne consommait que ces produits. Nous avons pensé que cette situation était injuste et nous avons voulu produire une série à la hauteur de ces séries latines qui renverserait la domination de celles-ci sur nos chaines locales. Pari réussi si je m’en tiens à l’audience que la série a eu en CI et au-delà de nos frontières mais aussi aux multiples messages d’encouragements que nous avons eus par des professionnels et de nos nombreux fans à travers les réseaux sociaux. African Dream Distribution dont le slogan est Rêver, Faire Rêver et Réaliser son Rêve est motivé par les valeurs suivantes : L’expérience, la qualité et l’innovation au service d’une production audiovisuelle de qualité pour hisser le cinéma ivoirien aux standards internationaux. Et Notre vison se résume ainsi : Faire du cinéma ivoirien une référence qualitative sur le continent Africain et dans le monde. Nous avons donc mis nos moyens, notre carnet d’adresse, notre leadership, notre vision au service de jeunes talents locaux qui sont des auteurs et des techniciens et cela a donné le résultat que vous avez vu à l’écran.
ON MOVE MAGAZINE: Parlez-nous de votre collaboration avec votre épouse sur la gestion du projet les larmes de l’amour.
Nous sommes deux amoureux du cinéma, deux grands passionnés du 7ème art. Des fois, incompris par les autres ou même parfois combattu. Mais l’adversité nous motive encore plus et suscite en nous l’esprit de créativité. Jusque là, je n’ai travaillé qu’avec mon épouse coté production et c’est l’occasion pour la féliciter pour son génie en tant qu’auteur et ses collaborateurs comme Oupoh et Guelate qui sont très brillants aussi et toute l’équipe technique a commencé par le réalisateur Mr Andy Melo. Mon épouse est battante et intelligente doté d’une mémoire prodigieuse qui rend le travail avec elle très fructueux. Lorsque tu investis sur un talent pur tu as plus de chance de rencontrer du succès.
ON MOVE MAGAZINE: Quels ont été les moments les plus difficiles de la création à la diffusion des larmes de l’amour ?
La faiblesse des budgets de financement qui ne permettent pas de couvrir toutes les charges de production. Il fallait être créatif et ingénieux pour proposer des solutions à travers différents partenariats et plusieurs échanges marchandises. Réussir à convaincre les Banques pour nous accompagner car ils méconnaissent notre secteur d’activité. Tous les problèmes d’ordres techniques qui ont ralenti la livraison de la série dans les délais au diffuseur.
La gestion du personnel acteurs et techniciens qui était un défi quotidien à relever.