ON MOVE MAGAZINE: QU’EST-CE QUI VOUS A AMENE AU CINEMA ?
D’abord c’est une technique qui est resté pendant très longtemps un mystère pour les jeunes Africains. On découvrait le cinéma, on était éblouit sans comprendre vraiment le processus qui nous permettait de voir ces images qu’on appréciait et tout. On avait aussi de l’admiration pour certains des nôtres qui arrivaient à faire comme ceux que nous admirions de loin.
On voyait les grands frères comme SIDIBE BAKABA et après on a commencé à comprendre que sa fonction n’était pas seulement ludique. Le cinéma éduquait, il informait. Le cinéma pouvait faire prendre conscience des choses plus sérieuses. Donc ce qui m’amène au cinéma c’est l’observation, l’intérêt que j’ai porté à ce mode d’expression et l’amour qui est né.
ON MOVE MAGAZINE: QUELLE A ETE L’ETAPE LA PLUS DIFFICILE DANS L’EVOLUTION DE VOTRE CARRIERE ?
L’étape la plus difficile, c’est quand j’étais en fin de formation et que le marché étant ouvert me paraissait incertain. J’ai été gagné par le découragement et j’ai failli regretter d’avoir choisi ce métier. Ça m’a rendu même pratiquement dépressif et grâce aux encouragements de certains de nos collègues j’ai continué.
ON MOVE MAGAZINE: PARLEZ NOUS DE VOTRE RECENT PRIX OBTENU A COTONOU.
Ce prix nous a été décerné à DELTA et moi individuellement mais on a été sollicité ensemble on a été invité ensemble, donc le prix nous a été décerné par une fondation dont la présidente une jeune dame béninoise qui a décidé de créer ce prix. En fait il est décerné particulièrement aux artistes béninois qui après différentes périodes et différentes générations ont participé au dynamise de la culture béninoise.
C’était un concept qui m’a impressionné parce que ailleurs quand on créait ce genre de festival, on dit le meilleur prix est destiné à tel individu. Mais avec elle, il ne s’agissait pas de meilleur prix. Pour ce festival, tous ceux qui ont fait parlé d’eux d’une façon ou d’une autre étaient félicités puis remercié et c’était comme ça.
ON MOVE MAGAZINE: PARLEZ NOUS DU PROJET DE PLUS EN PLUS LOIN.
C’est un cri de cœur en fait et ADJARATOU SANGARE qui est coauteur et coscénariste de ce projet-là m’a un jour fait voir un article de presse sur un des dépressifs créé par ce phénomène d’immigration clandestine. Alors il s’agissait d’un jeune de la sous-région qui a échoué dans sa tentative de migrer et est revenu. Il s’est constitué pourvoyeur de visa Schengen. Il disait donner le visa en échange de 1 million de francs CFA. Alors les gens se sont retrouvés en masse devant le jeune homme et il se faisait de l’argent. Non seulement il ne pouvait pas fournir le visa mais il ne pouvait plus rembourser l’argent et il s’est retrouvé dans de beaux draps.
Ce qui a fait qu’on a découvert ses fausses manœuvres là c’est que naturellement les gens ont commencé à réclamer leur argent et ceux qui le harcelaient le plus il les entrainait dans un traquenard et il les assassinait. Il les enterrait à la va-vite. L’état à finir par découvrir ça et il a été arrêté.
Et c’est ce qui a été un article de presse qui a commencé à alerter la population. Alors quand j’ai vu l’article on a dit bah il faut en faire un film qui puisse sensibiliser encore.
QUE PENSEZ-VOUS DU POSITIONNEMENT DE LA COTE D’IVOIRE DANS LE 7 EME ART ?
Le cinéma ivoirien n’est pas un cinéma quelconque en Afrique, ce cinéma a été porté par de très bon réalisateur dont certains même ont été apprécié par leurs collègues réalisateurs au plus grand festival de cinéma panafricain à OUAGADOUGOU. Cela veut dire que notre cinéma a une place enviable en Afrique, il faut maintenir le flambeau. Il faut assurer la formation de cette relève. J’étais récemment avec le pionnier du cinéma ivoirien, le doyen réalisateur TIMITE BASSORI qui avait le même souci. Il dit qu’il faut que les jeunes gens comprennent que tout s’apprend il faut avoir l’humilité et l’envie d’apprendre.Sinon il y’a beaucoup d’enthousiasme et ça c’est un acquis parce que tout cet engouement que nous constatons autour de notre cinéma ne peut être qu’encourageant. Il faut maintenant trouver des structures qui donnent de l’assurance à tous ceux-là qui veulent embrasser un métier dans le cinéma.